Chaque fois qu'on arrache une fleurQu'on désigne un vainqueurQu'on verrouille une issueChaque fois qu'on bâtie une tourOn fait reculer l'amourDe quelques mètres de plus, de quelques mètres de plusChaque fois qu'on fait une maisonComme elle a trente balconsDans les caves en dessousDes enfants y apprennent l'odeurDes fusils mitrailleursEt des bouches d'égouts, et des bouches d'égoutsC'est pas graveCe sont mes dernières larmesC'est pas graveC'est mon dernier appel avant de me taireC'est la dernière chanson que je voulais fairePlus ça va, plus je vis, plus j'ai peurPlus je regarde ailleursPlus ça tremble partoutJ'ai peur du vide au détour du sentierJ'ai peur d'avoir donnéLe pouvoir à des fous, le pouvoir à des fous...Mais les fous sont des messieurs très bienQui ont des gants en satinEt des griffes en dessousEt qui s'amusent à pousser les frontièresEt qui prennent ma terrePour un tas de cailloux, pour un tas de cailloux...C'est pas graveCe sont mes dernières larmesC'est pas graveC'est mon dernier appel avant de me taireC'est la dernière chanson que je voulais faireC'est pas graveCe sont mes dernières larmesC'est pas graveC'est mon dernier appel avant de me taireC'est ma dernière chanson avant la guerre, avant la guerre.